La dernière attaque date de mardi où le secrétaire national de l’UMP à la sécurité, Bruno Beschizza, dénonce dans un communiqué « la responsabilité de la politique de Taubira qui a créé un véritable sentiment d'impunité chez les voyous ». Porté par cette condamnation sans jugement, l’UMP ne renonce pas à faire quelques notes d’ostracisme vis-à-vis de la communauté roumaine : « L'absence de fermeté du gouvernement face aux délinquants d'origine roumaine conduit ces derniers à multiplier les infractions », estime dans un autre communiqué le groupe UMP au Conseil de Paris, qui accuse « l'inaction du maire de Paris dans le démantèlement des campements insalubres aux portes de la capitale ».
Venant à la rescousse de l’UMP, le Figaro agitait mardi une sonnette alarmiste en titrant une « explosion historique » des cambriolages dans la capitale avec une hausse de près de 59% à Paris intra muros en janvier 2013 par rapport au même mois de 2012. Pour les vols à la tire dans le métro et le RER, la hausse est également de 58 %, selon le quotidien. Se sentant attaqué lui aussi, le préfet de Paris a produit un communiqué où il explique que « le nombre de délits enregistrés en janvier 2012 avait donné lieu à une minoration de quelques jours ». Sous entendu que quelques journées n’auraient pas été enregistrées et que de ce fait, la hausse ne serait jamais aussi importante qu’annoncée. CQFD.
« Le laxisme judiciaire » de la ministre serait responsable
Le préfet tente ensuite de calmer les esprits en assurant que le plan anti-cambriolage en place dans l'agglomération depuis plusieurs mois « sera poursuivi et intensifié sur la petite couronne » et qu’un plan contre les vols à la tire dans les transports, mis en place « dès le début du mois de janvier », « commence à porter ses fruits ». Il poursuit son travail d’apaisement des esprits – et de défense – en affirmant que les 16 et 17 février « 24 auteurs de vols à la tire ont été interpellés en flagrant délit ». L’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales vient à sa rescousse en constatant que sur un an, les cambriolages ont baissé de 4,4 % entre 2011 et 2012 dans l’agglomération parisienne.
Mais Bruno Beschizza balaie d’un geste de la main la défense du préfet de police et poursuit son travail de sape politique de la ministre de la justice en affirmant que les hausses des cambriolages et des vols à la tire sont imputables à « la politique pénale de Mme Taubira avec la culture de l'excuse, le laxisme judiciaire et l'impunité institutionnalisée », « un triptyque dangereux » menace-t-il – politique politicienne oblige – et exagère sans finesse en exhortant que cela « commence seulement à produire ses effets dévastateurs ».
Véronique Pierron