C’est le site Médiapart qui a révélé l’affaire, le 9 juillet dernier. Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen et l’un des principaux prestataires de services du FN depuis 2011, a fait l’objet d’une enquête de la brigade financière suite à un signalement de Tracfin. Closes en avril, ces investigations n’ont pas donné lieu à des poursuites judiciaires.
Quid de l’intérêt des flics de la financière ? Des virements effectués par l’ambassade de Syrie au bénéfice de Riwal, société de Frédéric Chatillon. En fait, ce dernier ne cache ni être un grand fan du Hezbollah, ni ses amitiés solides à Damas. Il a d’ailleurs réalisé bon nombre de prestations pour les autorités syriennes comme en juin 2011, où il a lancé infoSyrie, site internet qui se veut un « organe de ré-information » au profit du régime syrien.
Interrogé par Médiapart, Chatillon se laisse un peu aller à la rengaine du complot en faisant entendre que ses embêtements étaient politique car directement liés à Marine Le Pen. « Je ne sais si c’est Sarkozy ou l’Etat français, mais, en tout cas, c’est politique. (…) A cause du bruit autour de la campagne de Marine, ils ont cherché des trucs », confie-t-il. Quand à Marine Le Pen, elle assure ne jamais avoir été inquiétée. Toutefois, elle a confié des missions stratégiques à des proches de Chatillon comme Olivier Duguet , un ancien du GUD qu’elle nomme trésorier de Jeanne, le micro parti de la présidente du FN. Or, Duguet gère aussi Dreamwell, la filiale publicitaire de Riwal. Figure aussi, à la présidence de Jeanne, l’épouse du bras droit de M.Chatillon à Riwal. « C’est moi qui les ai nommés », confirme Mme Le Pen, mais indique que Jeanne « va se rapprocher du FN ».
Véronique Pierron