C’était en 1975. Philippe El Shennawy a seulement une vingtaine d’années. Il prend plusieurs personnes en otage, ne fait finalement aucun blessé ni tué. Récidiviste, il est condamné à la perpétuité.
Le détenu reste pour l’heure derrière les barreaux
Philippe El Shennawy restera finalement derrière les barreaux, malgré ses multiples demandes de remise en liberté et les nombreux soutiens dont il bénéficie.
En 1991, une demande de libération conditionnelle lui est accordée. Il n’a pas l’autorisation de se rendre à Paris mais brave cette interdiction pour y voir son fils. Réincarcéré, il s’évade par deux fois, commet d’autres braquages sans violence, écope finalement d’une peine qui court jusqu’à 2032. En tout : 54 ans de prison et une sortie prévue à l’âge de 78 ans.
A 59 ans, il vient finalement d’obtenir une grâce partielle, signée par François Hollande. L’Elysée a ainsi rejeté sa demande de grâce plénière mais le président a accepté de supprimer une période de sûreté de trois ans qui lui donne l’occasion de demander une procédure de libération conditionnelle.
« Torture mentale et physique »
Quelques jours après cette nouvelle, le détenu longue-peine, qui s’est marié en prison et a passé des diplômes, confiait dans une interview au JDD être victime d’une « torture mentale et physique". Il se révoltait contre une « logique judiciaire qui ne tient aucun compte de l’humain ».
Ce n’est donc pas la fin de la bataille pour Philippe El Shennawy, qui a changé quarante fois de lieu de détention.
Susie Bourquin