Premier flic de France, Manuel Valls procède aussi à ses premiers recadrages. A l’occasion d’un déplacement à l’Ecole nationale supérieure de la police de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, lundi 25 juin, le ministre de l’Intérieur s’est lancé de prime abord, dans une petite leçon de politesse. « Pour que le rapport avec la population se fasse dans les meilleures conditions, je veux bannir toute forme de familiarité et de tutoiement qui dégradent la relation entre les forces de l’ordre et les citoyens », tançait-il pour ajouter ensuite : « Quand cela existe, ça doit être sanctionné ». Mais ce sont ses propos évasifs sur le récépissé pour éviter les contrôles d’identités abusifs qui a fait jaser la profession.
Présentée comme un moyen de lutter contre les abus policiers dénoncés par les habitants des quartiers populaires, cette mesure était l’un des engagements de campagne de François Hollande. Toutefois, à l’occasion de son déplacement à l’école de police de Saint Cyr, le ministre de l’intérieur avait lancé un évasif : « Je ne veux pas imposer un dispositif qui, très vite, tournerait au ridicule et serait inopérant ». Et ce, sans jamais prononcer les mots de « reçu » ou de « récépissé ». Aussitôt, les syndicats de police Alliance et Synergie s’emparent de la déclaration pour l’extrapoler. Ils se félicitent alors que le projet gouvernemental de récépissé soit, selon eux, « enterré » par Manuel Valls. Joie de courte durée. Quelques heures plus tard, l’entourage de ce dernier précisait que le projet était bien « toujours d’actualité ».
Véronique Pierron