Alain Rémy, né le 11 novembre 1952, est l’actuel ambassadeur de France en Ukraine, nommé par décret le 5 septembre 2011. Ce licencié et docteur en économie internationale a accompli toute sa carrière au Quai d’Orsay.
Après une Licence de lettres (russe) et une Maîtrise d’économie appliquée, il obtient un Doctorat en économie internationale. Il intègre ensuite le Ministère des Affaires étrangères en 1980 pour ne plus le quitter.
Il enchaîne les postes au sein du Quai d’Orsay en commençant par travailler à l’administration centrale (Europe) jusqu’en 1981.
De 1981 à 1984 il est premier secrétaire de l’ambassade de France à Moscou, en Russie, avant de rejoindre l’administration centrale de la direction des Affaires économiques et financières (DAEF) du Quai d’Orsay jusqu’en 1987.
Il intègre ensuite, et pour deux ans, le service des Affaires internationales de la direction du Trésor du ministère de l’Économie et des Finances.
En 1989, il s’envole pour New Delhi en Inde pour prendre le poste de conseiller financier pour l’Asie du Sud jusqu’en 1993.
Après quatre ans d’exercice, il revient à Paris au Quai d’Orsay. Il est alors sous-directeur d’Afrique du Nord à la direction d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. « La France détient une position forte dans cette région, où elle a de réelles ambitions, déclare t-il lors d’un colloque sur les pays du Golfe. […] Nous avons des atouts à faire valoir pour diversifier nos relations avec ces pays : notre statut de membre permanent du Conseil de Sécurité, notre capacité de projection militaire, nos entreprises, notre communauté scientifique et notre position géopolitique perçue comme indépendante et équilibrée, ce qui nous vaut beaucoup de crédit dans la région. Nous sommes prêts à réfléchir avec les pays du Golfe à des développements stratégiques (démocratisation, sécurité régionale). Nous souhaitons également renforcer nos contacts avec ces pays. »
Il quitte ensuite de nouveau la France et est ministre conseiller à Alger en 1997 puis ministre conseiller à Moscou en 1999.
Adjoint au directeur d’Afrique du Nord et du Moyen Orient trois ans plus tard, Alain Rémy est nommé consul général de France à Jérusalem en 2005. En 2008, la bande de Gaza subit un blocus israélo-égyptien quasi-total en raison de l'accession du Hamas au pouvoir. Les habitants ne reçoivent presque aucun produit de première nécessité. En janvier 2009, Alain Rémy est bloqué plus de six heures au point de passage d'Erez entre Gaza et Israël. Selon le Quai d'Orsay, le consul français accompagné par d'autres diplomates européens, s’est rendu à Gaza pour évaluer la situation et examiner l'état des projets financés par la France. L’incident suscite aussitôt des remous diplomatiques entre Paris et Jérusalem.
Après quatre ans en Israël, il rejoint l’inspection générale des Affaires étrangères à Paris.
Nommé par décret le 5 septembre 2011, le diplomate Alain Rémy prend le poste d’ambassadeur de France en Ukraine. Il succède alors à l’ancien directeur de l’Europe continentale au ministère des Affaires étrangères, Jacques Faure, en place depuis juin 2008. Malgré ces nombreux postes occupés à l’étranger durant sa carrière, il s’agit de sa première affectation comme ambassadeur. À noter que l’ambassade de France en Ukraine est ouverte depuis 1992 à l'emplacement de l'ancien Consulat général de France à Kiev. Avec l’ouverture de l’ambassade d’Ukraine en France, elle marque le véritable point de départ des relations bilatérales entre les deux pays.
« Les ukrainiens connaissent mal la France et beaucoup de se qui se passe en bilatérale passe par l’ambassade c’est une des particularités, déclare Alain Rémy le 28 juillet 2013 sur RCJ (Radio de la communauté juive). Notre travail ici c’est de raconter la France aux ukrainiens, dans tous les domaines et de raconter l’Ukraine aux français et notamment aux autorités, aux ministres et à tous ceux qui veulent travailler et prendre des décisions sur l’Ukraine. Un ambassadeur est un chef d’orchestre et pas un homme d’orchestre, on essaye d’appliquer cette devise au jour le jour. »
Il affirme tout de suite sa position quand à l’intégration du pays à l’Union européenne : « L’Ukraine est un grand pays, un grand pays par la taille, un grand pays par la population. C’est un pays qui est à la porte de Union européenne et qui a déjà un pied dans la « famille européenne » de part son histoire, sa géographie, sa culture […] La majorité des ukrainiens n’ont jamais quitté l’Ukraine et 75% des ukrainiens ne connaissent pas l’Union européenne. » En novembre 2013, il exprime dans une vidéo sa conviction que l'Ukraine est un pays européen.
Deux ans après son arrivée à Kiev, Alain Rémy se trouve dans un pays en situation de crise politique. Fin 2013, alors qu'un accord d'association et de libre échange doit être signé entre l'UE et l'Ukraine, la Russie essaie de faire pression sur Kiev pour le faire changer d'avis. « L’Accord d’association entre l'UE et l'Ukraine est l'accord le plus avant-gardiste que l'UE puisse proposer à un tiers afin de gérer la coopération dans différents domaines », souligne l'ambassadeur français. L’Allemagne et la France y sont favorables. La République tchèque, la Lituanie, la Pologne et la Slovaquie sont prêts à signer. Pourtant, en novembre 2013, l'Ukraine décide de refuser l'accord avec l'Union européenne. Ce revirement entraîne d’importantes manifestations pro-européennes à Kiev rassemblant au moins 100 000 personnes. Le mot d'ordre est alors la démission du président Victor Ianoukovytch. Débute alors une crise entre l'Ukraine et la Russie. Le 27 juin 2014, le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko, signe un Accord d’association et de libre-échange entre son pays et l’Union européenne. À l’origine de la crise politique et militaire avec la Russie, ce partenariat consiste à supprimer l’essentiel des barrières douanières entre l’Ukraine et l’Union européenne.
Alain Rémy parle couramment anglais, allemand et russe. Il a reçu les distinctions honorifiques de Chevalier de la Légion d’honneur et d’Officier de l’ordre national du mérite.