Depuis le 20 août 2014, Catherine Colonna est l’ambassadrice de France en Italie. Celle qui fut la « voix » de Jacques Chirac pendant près de dix ans a succédé à Alain Le Roy.
De Washington à Paris en passant par Rome. Ambassadrice de France en Italie : Catherine Colonna est la première femme à occuper cette fonction. Elle a été nommée le 20 août 2014, remplaçant ainsi Alain Le Roy. « Je crois qu’il n’existe pas de pays plus proches que la France et l’Italie. Histoire, géographie, langue. Mais ce qui compte le plus c’est la route que nous devons encore parcourir ensemble », a déclaré au journal La Repubblica la nouvelle représentante de la France en Italie, quelques semaines après sa nomination.
Née le 16 avril 1956 à Saint-Symphorien en Indre-et-Loire, Catherine Colonna a grandi dans la ferme familiale. Elle est titulaire d’un DEA de droit public et diplômée de l’Institut d’études politiques et de l’ENA. Diplômes en poche, elle s’envole pour les États-Unis. Ses premières armes, elle les fait à l’ambassade de France aux États-Unis à Washington. Tout d’abord secrétaire des affaires étrangères, puis deuxième secrétaire et enfin adjointe au chef du service de presse et d’information. Elle y restera trois ans, de 1983 à 1986. C’est à cette période qu’elle rencontre un autre énarque Dominique de Villepin qui jouera un rôle important dans la suite de la carrière de Catherine Colonna.
Après cette expérience de l’autre côté de l’Atlantique, Catherine Colonna revient en France au ministère des Affaires étrangères en tant que chargée des questions européennes et du droit communautaire à la direction des affaires juridiques. En 1988, elle devient conseiller technique au cabinet de Maurice Faure, ministre de l'Équipement de François Mitterrand.
Un an plus tard, elle retrouve le Quai d’Orsay. Elle fait dans un premier temps un passage par le Centre d’analyse et de prévision où elle est chargée de mission pour les questions européennes. Puis en 1990, Catherine Colonna devient sous-directrice de la presse à la direction de la Communication et de l’Information du ministère des Affaires étrangères. Avant d’être la porte-parole du Quai d’Orsay de 1993 à 1995.
En mai 1995, elle devient la « voix » de Jacques Chirac puisqu’il la nomme porte-parole à l’Élysée. Celle qui dit avoir « plutôt le cœur gauche » travaillera pourtant près de dix ans aux côtés de Jacques Chirac. Une fonction que Catherine Colonna trouvait captivante mais épuisante. Pendant cette période, elle sera amenée à cohabiter, de 1997 à 2001, avec Manuel Valls, alors conseiller de Lionel Jospin, Premier ministre. Une cohabitation qui se déroulera dans le plus grand respect, sans couac comme elle le dit elle-même à L’Express.
En 2004, Catherine Colonna change radicalement de direction et devient la nouvelle directrice générale du Centre National de la Cinématographie, l’établissement public qui gère et distribue les aides de l’État au cinéma. Une nouvelle voie qu’elle ne goûtera que quelques mois puisqu’elle est nommée en 2005 ministre déléguée aux Affaires européennes par le nouveau Premier ministre Dominique de Villepin. Même si les compétences européennes de Catherine Colonna ne sont plus à prouver, sa nomination arrive à un moment délicat, les Français ayant décidé de dire « non » au Traité constitutionnel.
Le 26 mars 2008, Catherine Colonna est nommée ambassadrice, déléguée permanente de la France auprès de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), aujourd'hui en Conseil des ministres. Elle a également fait un passage dans le privé en tant que managing partner du bureau de Paris de Brunswick, un groupe de communication d’entreprises et de relations publiques.
En nommant une ancienne ministre au Palais Farnèse, Paris confirme la relation privilégiée qu’il entretient avec l’Italie. « La France et l’Italie changent en profondeur; l’occasion pour moi de renforcer notre dialogue sur les sujets d’avenir pour nos deux pays. Je m’engagerai pour une France et une Italie unies et actives », a d’ailleurs écrit sur Twitter Catherine Colonna, après un déplacement au Palais du Quirinal pour présenter ses lettres de créance au président de la République italienne, Giorgio Napolitano. Une relation franco-italienne placée sous le signe de l’Europe. Au journal La Repubblica, elle précisait : « Nous ne devons pas permettre que nos pays et l’Europe soient effacés par l’histoire. L’Union n’est plus comprise par les peuples, surtout parce que les réponses données à la crise économique n’ont pas été suffisantes. La solution ? Plus de coopération et plus de réformes. Nous voulons travailler avec l’Italie sur les défis du futur ».