Fleur Pellerin est, depuis le 16 mai 2012, la nouvelle ministre déléguée aux Petites et Moyennes Entreprises, à l'Innovation et à l'économie numérique dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault. Elle est Ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Agée de 38 ans, cette française d’origine sud-coréenne, a été recueilli et adoptée par un entrepreneur français et une femme au foyer à l’âge de six mois, après avoir été abandonnée dans une rue de Séoul juste après sa naissance. Son nom de naissance est Kim Jong-suk.
Elle grandit pendant trois ans dans un HLM à Montreuil en Seine-Saint-Denis avant d'habiter Versailles.
De l’ESSEC à l’ENA en passant par Sciences Po, un parcours scolaire brillant
Elle étudie au lycée franco-allemand de Buc dans l’académie de Versailles où elle obtient son baccalauréat scientifique et l’Abitur, un diplôme allemand qui conclut les études du lycée. Elle n’a alors que seize ans. Puis elle décide d’intégrer les classes préparatoires commerciales afin de se préparer au concours de l’ESSEC, école qu’elle intégrera en 1991 pour étudier l’économie. A 21 ans, elle en sort diplômée. Elle poursuit alors ses études à Sciences Po Paris dans la section Service Public. Diplômée, elle réussit le concours externe d'entrée à l'ENA et est élève de la promotion Averroès de 1998 à 2000.
Dès sa sortie de l’ENA, elle intègre la Cour des Comptes où elle devient magistrate en 2000. Elle est auditrice de 2e classe puis de 1re classe un an après et rapporteuse à la Cour de discipline budgétaire et financière. Elle devient conseillère référendaire à partir de 2003 en même temps que Maître de conférences à l’ENA.
Elle est alors affectée à la troisième Chambre, compétente pour les questions d'éducation, de culture et de communication puis rapporteuse auprès de la Commission de contrôle des sociétés de perception des droits d'auteurs et droits voisins (SPRD) de 2001 à 2005.
Parallèlement à ses fonctions, elle a également été auditeur externe pour l’ONU de 2001 à 2006, au siège de New York ainsi qu’en Irak et à Genève. En 2006, elle est co-rédactrice du Bulletin annoté des Lois et Décrets aux publications Paul Dupont. En 2007, elle devient rapporteuse de la Commission de déontologie de la fonction publique.
Une entrée en politique au début des années 2000
Elle se lance en politique en 2002 et rejoint l'équipe de campagne de Lionel Jospin, sous l'autorité de Pierre Moscovici, dans l’équipe de rédacteurs.
Un bref passage dans le secteur privé lui fait exercer la fonction de directrice associée du cabinet de conseil en stratégie de communication Tilder de 2007 à 2008.
Elevée dans un milieu de gauche - ses grands-parents maternels sont communistes-, elle ne fait pas parti de l’appareil du Parti socialiste même si elle prend sa carte au PS en 2006. Un an plus tard, Ségolène Royal, désignée candidate à la présidentielle, la nomme responsable de la cellule « interviews » chargée des relations avec la presse spécialisée.
En février 2010, Fleur Pellerin devient présidente du Club du XXIe siècle, un cercle réunissant l'élite des minorités pour promouvoir l'égalité des chances tout en valorisant la diversité française, club qu’elle avait rejoint en 2007. Elle succède ainsi à Rachida Dati et Rama Yade. En 2011, elle est membre du bureau et participe aux "Entretiens de l'excellence"organisés à l’initiative du Club XXIe Siècle. Ces entretiens sont destinés à inciter les jeunes des quartiers défavorisés à envisager des métiers à responsabilité et donc à s'orienter vers des filières d'excellence.
Dans le cadre de sa fonction de présidente du Club XXIe siècle, elle est également membre du Comité Permanent de la Diversité de France Télévisions.
Administratrice de la chaîne Public Sénat depuis février 2011, elle est aussi membre du comité des sanctions de l'ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux En Ligne).
Lors de la campagne de François Hollande, Fleur Pellerin fait partie du premier cercle de ses collaborateurs. Elle est responsable de l’économie numérique. Une fonction qui la prédestine à son nouveau poste de ministre déléguée chargée des PME et de l'économie numérique. Elle considère l'économie numérique comme un « levier de croissance ».
Sa nomination au sein du nouveau gouvernement Ayrault fait la fierté de son pays natal, la Corée du Sud. Fleur Pellerin a fait la une des grands quotidiens nationaux Coréens comme le Chosun Ilbo lors de son arrivée au Palais de l’Elysée lors du premier conseil des ministres le lendemain de sa nomination.
Dès le 23 mai, la nouvelle ministre a commencé à nommer les membres de son cabinet. Sébastien Soriano, diplômé de Polytechnique et ancien rapporteur général adjoint à l'Autorité de la concurrence, sera son directeur de cabinet. Il aura comme adjoint Erol Ok, anciennement en poste à la direction générale du Trésor à Bercy.
La responsabilité de chef de cabinet sera occupée par Judith Herpe, ancienne chef de cabinet de Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris. Celle-ci a choisi comme conseiller numérique Jean-Baptiste Soufron, avocat de formation et directeur du think tank sur le numérique de Cap Digital. Enfin, Aziz Ridouan est chargé des relations presse et communication.
Fleur Pellerin est mariée à Laurent Olléon, conseiller d’Etat. Elle a une fille Bérénice, d’un premier mariage, âgée de 8 ans. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle aura parcouru un long et remarquable chemin des rues de Corée du Sud au Palais de l’Elysée.