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Nom: Jeannette Bougrab
Position actuelle: Secrétaire d’État

Jeannette Bougrab est née le 21 août 1973 à Déols, une petite ville des environs de Châteauroux dans le Berry. Sa famille, originaire d’Algérie, s’y installe après la guerre d’indépendance, durant laquelle ses grands-parents furent égorgés par le FLN, et son père, depuis décoré de la Légion d’Honneur, servit pour la France jusqu’en 1967.

 

À son arrivée dans l’Indre, ce dernier travaille comme ouvrier métallurgiste dans une fonderie, tandis que sa femme fait des ménages. Harkis, illettrés, et de tradition musulmane, les deux parents se heurtent à de nombreux défis en élevant leurs deux enfants en France, mais ils poussent cependant Jeanette Bougrab et son frère à participer aux efforts de la nation, en particulier en mettant un point d’honneur à parler Français à la maison.  Une fois majeur, le frère de Jeannette Bougrab s’engage dans l’armée ; plus tard, il participe au déploiement français au Kosovo.

 

Personnellement touchée par les problèmes de racisme et de discrimination, Jeannette Bougrab décide de s’engager dès le lycée dans la vie associative avec SOS racisme. Elle comprend très rapidement que le droit sera son cheval de bataille pour établir une justice sociale en France. Elle part poursuivre des études à l’université d’Orléans, et sort diplômée d’un DEA en 1997. Elle déménage ensuite à Paris, où elle complète un Doctorat en droit public à l’université Panthéon Sorbonne en 2002. Également titulaire d’un diplôme de Magistère de droit des activités économiques, elle trouve un stage de juriste au Conseil constitutionnel présidé par Pierre Mazeaud (UMP), qui la prend sous son aile.

 

Celle qui se définit comme une héritière du gaullisme social adhère alors à l’UMP. Parallèlement à un poste de Maître de Conférence en droit public à la Sorbonne, elle se voit chargée par Alain Juppé d’un rapport sur les discriminations dans l’accès au marché à l’emploi. Avec le soutien de Pierre Mazeaud, elle devient membre du Haut Conseil à l’intégration. En 2004, lorsque Nicolas Sarkozy prend la tête du parti, il nomme Jeannette Bougrab secrétaire nationale aux nouvelles adhésions ; un poste qu’elle occupe en parallèle à ses nouvelles fonctions de membre du conseil d’administration de l’Institut du monde arabe, et membre du Conseil d'analyse de la société et du Conseil d'Orientation et de Réflexion de l'Assurance (CORA).

 

En 2007, elle se présente en tant que candidate UMP pour les législatives dans le 18ème arrondissement de Paris. Après une campagne difficile, parsemée d’attaques racistes et sexistes, elle essuie sa première défaite politique en se faisant distancer par le socialiste Christophe Caresche. Quelques mois plus tard, Jeannette Bougrab est nommée maître des requêtes au Conseil d’État, et intègre l’Institut d’Études Politiques de Paris en tant que Maître de Conférence en droit public, plus déterminée que jamais à lutter contre les discriminations.

 

Sans enfant et vivant en concubinage, Jeannette Bougrab se définit comme laïque et féministe, ce qu’elle justifie notamment par le fait que sa grand-mère était enceinte tous les ans, et que sa mère ait été mariée de force à 13 ans.  En janvier 2010, elle se fait élire présidente du Conseil d'Administration de l'Agence Nationale pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des Chances (ACSE).

 

Au mois d’avril suivant, Nicolas Sarkozy la choisit pour succéder au socialiste Louis Schweitzer à la présidence de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE). Elle dénote largement de son prédécesseur en mettant en œuvre une politique collaborative (et non punitive) avec les entreprises, mais elle créée des tensions au sein de son équipe en insistant pour licencier une employée de crèche pour son refus de travailler sans son voile islamique. Elle fait aussi parler d’elle dans la presse à plusieurs occasions ; en soulignant dans une interview pour le Parisien qu’elle ne pense pas qu’il existe d’islamisme modéré ni de « charia light », puis en étant accusée d’avoir doublé son salaire de Présidente de la HALDE par le Canard Enchaîné.

 

Ces huit mois de mandat houleux sont suivis de sa nomination en novembre 2010 à la tête du secrétariat d’État à la Jeunesse et à la Vie Associative, lors du remaniement ministériel du gouvernement de François Fillon. Á ce poste, Jeannette Bougrab continue à faire parler d’elle dans les médias ; en janvier 2011 elle appelle au départ du président égyptien Mohammad Hosni Moubarak à la radio française, une prise de position qui mécontente l’Élysée. Après être rappelé à l’ordre par le Premier ministre, elle aurait remis sa démission en février 2011, qui aurait été refusée. Quatre mois plus tard, elle perd le procès pour diffamation qu’elle avait intenté contre le journal satirique le Canard Enchaîné au sujet de son augmentation de salaire lors de son arrivée à la tête de la HALDE.

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