Une cote de confiance au plus bas dans les sondages, de l’impatience, des inquiétudes, des interrogations. Pendant 30 minutes, François Hollande a tenté de rassurer. En opération reconquête de l’opinion, le président était l’invité dimanche soir du journal de 20 heures de TF1. Un grand oral de rentrée pour montrer qu’il était là « en situation de combat ». Avec « deux batailles » : une contre le chômage, l’autre contre la dette. Et un cap : redresser la France. Mais s’il dit « accélérer », il appelle quand même à la patience. « Je ne vais pas faire en quatre mois ce que mes prédécesseurs n’ont pas fait en cinq ans ou dix ans ! ». Il s’est fixé deux ans « pour à la fois mettre en œuvre une politique pour l'emploi, pour la compétitivité et le redressement des comptes publics ».
Sur l’emploi, priorité numéro 1 des Français et avec la barre des 3 millions de chômeurs franchie, « nous devons inverser la courbe du chômage d’ici un an ». Et François Hollande de rappeler qu’« il y a d’ores et déjà une bataille qui est engagée » avec les emplois d’avenir ou les contrats de génération. Sur la réforme du marché du travail, il a fixé un objectif : d’ici la fin de l’année, les partenaires sociaux doivent avoir trouvé un compromis « pour que les salariés soient davantage protégés mais que les entreprises puissent s'adapter ». Sinon « c'est l'État qui prendra ses responsabilités ».
En termes de croissance, François Hollande a reconnu qu’elle devrait être « à peine supérieure à zéro » en 2012. Pour 2013, il a « demandé au gouvernement d'établir le budget en fonction d'une prévision réaliste de croissance, qui sera donc inférieure à 1%, sans doute 0,8% ». Pour réduire le déficit et trouver 30 milliards d’euros, tout le monde devra participer à l’effort : 10 milliards d’euros d’économies pour les ministères à l’exception de l’Éducation, la Justice et l’Intérieur et 20 milliards d’euros d’impôts supplémentaires pour les grandes entreprises et les ménages les plus aisés. Et la taxe exceptionnelle de 75% des plus hauts revenus à partir d’un million d’euros sera bien mise en place. Les artistes ou les footballeurs n’y échapperont pas.
« Si l'espoir est là, nous serons capables de redresser la France, nous serons capables de retrouver de la croissance, nous serons capables de nous mettre ensemble pour vivre mieux dans cinq ans que nous ne vivons aujourd’hui. Mon cap, c'est un quinquennat, ce n'est pas quatre mois, ce n’est pas un an, c'est cinq ans. L'agenda du redressement, c'est 2014 et après nous ferons tout pour construire une société plus humaine, plus sûre, plus dynamique et en même temps plus harmonieuse », a conclu François Hollande.
Caroline Moisson
Revoir en intégralité l’interview de François Hollande sur TF1