Voilà 22 ans que le nombre de demandeurs d’asile n’avait pas été aussi important. Depuis la guerre en Bosnie (1992-1995) plus exactement où le nombre de réfugiés s’était élevé à 900 000. En 2014, ce même climat conflictuel et d’insécurité notamment en Irak et en Syrie a fait grimper les demandes d’asile à 866 000. Soit plus de 45% de plus qu’en 2013. A eux seuls, les syriens ont adressé près de 150 000 demandes d’asiles dans 44 pays industrialisés. Les irakiens arrivent en seconde position avec 68 700 demandes, près du double par rapport en 2013. Viennent ensuite les afghans suivis par les serbes, les ressortissants du Kosovo et de l’Erythrée.
Le pays qui attire le plus de demandeurs d’asile est l’Allemagne qui a reçu 170 000 demandes en 2013 dont un quart faites par des syriens. Plus traditionnel, les Etats Unis arrivent en seconde position dans le cœur des demandeurs avec 121 000 demandes qui sont en majorité issues de ressortissants latinos américains et plus particulièrement de mexicains qui fuient les cartels de la drogue. La Turquie a reçu 87 800 demandes émanant en majorité d’irakiens en fuite après la prise de contrôle de larges pans de leur territoire en juin dernier par l’Etat Islamique. Dans ce pays limitrophe de la Syrie, le nombre de demandes d'asile a été multiplié par dix. La Turquie a aussi instauré un régime de protection temporaire dans le cadre duquel elle accueille 1,7 million de réfugiés syriens.
L’Italie est aussi une destination privilégiée par de nombreux africains embarquant vers l’Europe à partir de l’Afrique du Nord. La péninsule a reçu 63 700 demandes d’asile. Par contre, le nombre de demandeurs d'asile reste relativement stable en France. Avec 59 030 dossiers déposés en 2014, contre 48 070 en 2010, le pays passe de la deuxième à la sixième place des plus prisés par les réfugiés. Enfin, l’Australie affiche une baisse de 24% du nombre de demandes reçues, qui sont tombées à moins de 9 000 en 2014.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La guerre en Bosnie (L'Obs)
Irak (L'Express)
Syrie (Le Parisien)
L'Etat Islamique (L'Express)