C’était une promesse de Manuel Valls. À partir de ce lundi, les citoyens pourront saisir directement l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », s’ils s’estiment victimes d’un abus ou d’un dérapage des forces de police. Le ministre de l’Intérieur l’avait annoncé en avril dernier sur M6. « Chaque citoyen pourra saisir cette inspection pour faire en sorte que la déontologie et les valeurs qui sont celles de la police s'appliquent, afin d'attendre des policiers un comportement exemplaire », avait déclaré Manuel Valls dans l’émission Zone Interdite.
Jusqu’ici seule l’Inspection générale des services (IGS) pouvait être saisie par des particuliers à Paris et en petite couronne. À partir de ce lundi, l’IGPN et l’IGS vont donc fusionner. Principal objectif de cette réforme qui tient à cœur au ministre de l’Intérieur : rapprocher les forces de l’ordre et les citoyens. Concrètement, en un simple clic, via une plateforme internet, tout citoyen pourra dénoncer un dérapage en remplissant un formulaire. Mais pas de dénonciation possible sans donner son identité. Et toute témoignage calomnieux fera l’objet de poursuites.
Comme l’expliquait il y a quelques mois Marie-France Monéger, directrice de l'inspection générale de la police nationale, il ne s’agit pas de recueillir « les faits les plus graves », mais de « mieux organiser les signalements ». « C’est aussi un moyen de savoir ce que les usagers ne supportent pas de et dans leur police ». Mais cette réforme est loin de faire l’unanimité, certains syndicats craignant que les policiers soient plus stigmatisés. Sur I>Télé, le SCSI, le syndicat majoritaire chez les Officier, regrette notamment que « cette plateforme ne s’adresse qu’aux policiers, et les gendarmes, étonnamment, sont oubliés ».
Caroline Moisson
Pour en savoir plus :
Les Français pourront saisir "la police des polices" dès lundi (Lexpress.fr avec AFP)
Saisir l'IGPN en un clic est désormais possible (I>Télé)
Biographie de Manuel Valls, ministre de l’Intérieur (AllGov France)