L’ouverture à Libreville, le 9 janvier, des négociations entre le gouvernement centrafricain, l’opposition et les rebelles du Seleka (qui signifie « alliance » en langue sango) et l’accord de principe sous conditions pour un cessez-le-feu provisoire d’une semaine, annoncé ce jeudi 10 janvier par les rebelles, semblent marquer une avancée dans le sens souhaité par la France. Sollicité par le gouvernement centrafricain, François Hollande a refusé une intervention directe de la France afin de protéger le régime et plaide pour un règlement politique de la crise qui secoue le pays depuis près d’un mois. Depuis le 10 décembre les rebelles ont pris les armes et ont avancé près de la capitale Bangui, mais le 2 janvier ils ont annoncé l’arrêt de leur progression vers la capitale afin d’entamer des pourparlers de paix.
Les rebelles, ne réclament donc plus le départ immédiat du président François Bozizé mais demandent le départ du territoire des forces d’Afrique du Sud, la libération sans conditions des prisonniers politiques et la nomination d’un nouveau Premier ministre. Ils signeront définitivement le cessez-le-feu si le président leur « prouve sa bonne foi ». Si la situation tend à s’apaiser, le ministère des Affaires étrangères appelle ses quelque 1200 ressortissants présents en République centrafricaine à la vigilance. Après l’attaque de l’ambassade de France du 26 décembre – plusieurs centaines de manifestants ont lancé des projectiles sur la chancellerie - 330 militaires français supplémentaires ont été envoyés à Bangui les 27 et 30 décembre, afin de renforcer le dispositif de protection, portant ses effectifs à 600 hommes.
Anne-Laure Chanteloup