Depuis la victoire de Syriza en Grèce, le parti de la gauche radicale, l’Europe est en ébullition sur le problème de la dette grecque. Angela Merkel a exclu un «nouvel effacement» de la dette de la Grèce et en France, le premier ministre, plus modéré, avait annoncé le 26 janvier dans les colonnes de l’Est Républicain au lendemain de la victoire de Syriza, sa volonté d’ « accompagner la Grèce sur le chemin de la croissance ». Dimanche à la Mutualité à Paris, à l’occasion d’une réunion des secrétaires de section du parti socialiste, Manuel Valls a complété on message alors que le ministre des finances grec Yanis Varoufakis était en visite officielle à Paris. « Il faut saluer, respecter et comprendre le choix du peuple grec, qui a été laminé par la crise économique et la violence de l'austérité qu'on lui a imposé », a déclaré le premier ministre en soulignant que c'est désormais « la gauche » qui dirige la Grèce. Toutefois, Manuel Valls n’a pas plié sur la dette grecque en estimant qu'Athènes devait tenir ses engagements en matière de remboursement et de maintien dans la zone euro. « C'est le rôle de la France d'encourager la volonté du peuple grec de rester dans l'Euro, et de l'aider souverainement, mais en même temps dans le cadre d'une communauté, à respecter ses engagements », a-t-il précisé.
Un « nouveau contrat » avec la Grèce
Plus tôt dans la journée, c’est le ministre des finances Michel Sapin qui rencontrait son homologue grecque. Le ministre français a plaidé pour un « nouveau contrat » avec la Grèce en précisant que le nouveau gouvernement devait avoir le temps de « respirer » pour pouvoir construire son programme de réformes. Michel Sapin a ainsi estimé que « La dette est un sujet parmi d’autres » et que « La France jouera son rôle en tant que nation amie de la Grèce ». Le ministre des finances français a aussi précisé qu’aucun pays ne pourrait sortir des difficultés actuelles sans un retour à la croissance, ajoutant que « c'est d'autant plus vrai pour la Grèce ». Pour sa part, Yanis Varoufakis, a fait part de son souhait de se rendre prochainement à Berlin et à Francfort, où siège la Banque centrale européenne, afin d'expliquer la position grecque sur le remboursement de sa dette. « J'ai vraiment hâte de me rendre à Berlin (...) Madrid, Francfort », a déclaré M. Varoufakis lors d'une conférence de presse commune à Paris avec son homologue français Michel Sapin.
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
La victoire de Syriza en Grèce (Le Monde)
Angela Merkel (Libération)
Yanis Varoufakis (Le Figaro)