A mesure où les combats s’intensifient au Mali, les familles des otages français retenus dans la région expriment leur inquiétude de plus en plus vive. Lundi 5 mars, les proches de Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret ont appelé dans un communiqué le gouvernement montrer « une volonté de négocier » avec Al-Qaïda au Maghreb islamique, comme le rapporte le site de LCP (source AFP). Les quatre otages ont été enlevés par Aqmi en septembre 2010, au Niger, où ils travaillaient pour Areva et Vinci.
« Aujourd’hui, on considère que les opérations militaires de force ne parviendront pas à sauver les otages », a expliqué René Robert, le grand-père de Pierre Legrand. « Nous voulons que soient donnés des signaux très clairs à Aqmi pour qu’on manifeste une volonté de négocier », a-t-il ajouté.
Une position qui va à l’encontre de celle exprimée jusqu’à présent par le gouvernement. Au lendemain de l’enlèvement d’une famille de sept Français au Cameroun, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait exprimé sa volonté de ne pas passer par la voie du dialogue. « Ce qui se joue au Mali est important pour l’ensemble de l’Afrique, parce que c’est là en particulier que nous montrerons que nous ne cèderons pas aux terroristes », avait-il déclaré le 20 février dernier, selon LCP.
Interrogé lundi soir lors de l’émission Mots Croisés sur France 2, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré « comprendre l’angoisse des familles et leur douleur ». Concernant le sort des otages retenus au Sahel, « tout laisse à penser (qu’ils) sont en vie », selon M. Le Drian. Le ministre a également réaffirmé ne pas avoir de « preuve de la mort » des deux chefs islamistes, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar. Leur mort présumée inquiète les familles d’otages puisqu’elle pourrait rendre plus difficile encore un éventuel dialogue avec Aqmi.
Violaine Badie