Petit-fils d'immigrés italiens, fils d'un petit industriel de Tullins, il a fréquenté l’école communale de la ville puis le collège de Rives et le lycée Edouard-Herriot de Voiron avant de s’inscrire à Science Po Grenoble. Il en sort diplômé en 1976. Puis il rentre en Faculté de Droit de l’université Pierre Mendès-France de Grenoble, où il obtient son diplôme d’avocat en 1983 tout en étant attaché parlementaire de Gisèle Halimi, députée de la circonscription, en 1981.
Mais rapidement, André Vallini quitte le métier d’avocat pour le Conseil municipal de Tullins-Fures en 1983 et devient maire de sa ville natale en 1986. Rapidement, il se fait un nom dans la région. Toujours en 1986, il devient conseiller régional de la Région Rhône-Alpes et ce pendant onze ans. Il sera réélu à trois reprises, et dès le premier tour à la mairie de Tullins, en 1989, 1995 et 2001, date à laquelle il prendra les fonctions de président du Conseil général de l'Isère.
Pendant ses mandats de maire, André Vallini, qui ne cache pas sa fibre féministe, ouvre deux logements de secours pour femmes battues. En tant que président du Conseil général de l’Isère, il créé, pour la première fois dans un Conseil général, une délégation départementale à l'égalité entre les femmes et les hommes et multiplie les initiatives pour faciliter la vie de ses concitoyens : gratuité des musées départementaux et « chéquier jeune Isère » qui permet aux collégiens de découvrir de nouvelles activités culturelles et sportives.
Son engagement auprès du Parti socialiste se manifeste par son entrée au Conseil national du PS en 1993. En 1997, il est élu député de l’Isère, réélu en 2002 et 2007 au sein du groupe Socialiste, républicain et citoyen. En 2000, il devient délégué national du PS, chargé des institutions. La même année, il est rapporteur de la loi sur l'égalité professionnelle entre les sexes. En 2002, il est le porte-parole de Lionel Jospin. On dit de lui qu’il est sympathique, bavard et fidèle, surtout à François Hollande, qui, suite au Congrès de Dijon en 2003 (il est alors premier secrétaire du Parti socialiste) le fait entrer au Bureau National et le nomme secrétaire national pour les institutions et la justice. André Vallini est reconduit à ce poste en 2008 par la nouvelle Première secrétaire Martine Aubry. Il démissionnera de cette fonction le 12 janvier 2009 pour « raisons personnelles ». Certains diront qu’il ne supportait pas de travailler avec Martine Aubry.
En décembre 2005, Jean-louis Debré le désigne président de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire dite d'Outreau. Propulsé dans la lumière, il est chargé de déceler les causes des disfonctionnements de la justice et de proposer des idées pour la réformer en profondeur. Plus de 200 personnes sont entendues dans cette affaire d’erreur judiciaire entre janvier et avril 2006. Son rapport voté à l’unanimité et qui lui vaut le titre de « député de l'année 2006 » par un jury de 120 journalistes politiques de presse écrite et audiovisuelle, sera à la base de la réforme de la justice d’octobre 2006.
En juin 2007, il devient le porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et est nommé membre du Comité Balladur pour la réforme des collectivités locales en octobre 2008. Un rapport initié par les deux socialistes André Vallini et Pierre Mauroy et qui évoquait des pistes sur l'organisation des nouvelles métropoles, la répartition des compétences et le Grand Paris, a été remis en mars 2009 à Nicolas Sarkozy, alors président de la République, pour aboutir à la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010.
À l'automne 2011, toujours fidèle à François Hollande, il intègre son équipe de campagne en vue de l'élection présidentielle de 2012. Il est responsable du pôle « Justice, institutions, libertés publiques, laïcité. » Il fait alors figure de favori pour prendre le poste de ministre de la justice dans le premier gouvernement de François Hollande. Mais il se fait ravir la place par Christiane Taubira, et cela à deux reprises : en mai 2012 et en avril 2014.
En septembre 2011, André Vallini conduit la liste PS/PCF aux élections sénatoriales mais doit abandonner son mandat de député pour cause de cumul des mandats.
De septembre 2011 à avril 2014, il est sénateur de l'Isère, membre de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
Mais en mars 2012, il doit faire face à la justice. Une de ses anciennes attachées parlementaires entre 1997 et 2010, Brigitte Volmat, 56 ans, porte plainte contre lui devant les prud'hommes pour « licenciement abusif, harcèlement moral et discrimination à l'âge. » Selon elle, il l’aurait progressivement “placardisé » pour la remplacer par une nouvelle attachée de presse, Virginie Dechenaud, 25 ans, une ex-Miss Rhône-Alpes, sans véritable expérience antérieure dans la communication. Certains collaborateurs attesteront qu’André Vallini est autoritaire et a des réactions « presque humiliantes ».
L’affaire se soldera à huis clos, à l’amiable par une discrète transaction financière envers la plaignante.
En octobre 2012, André Vallini est nommé au Sénat co-rapporteur du budget 2013 sur l’audiovisuel extérieur français (AEF) qui regroupe TV5 Monde, France 24 et RFI. Un mois après, il préconisait une attribution de 4,2 millions d’euros supplémentaires à l’AEF.
Toujours au Sénat fin 2012, il est nommé coprésident de la mission « Europe de la défense » chargée de débattre sur la question : quelle Europe pour quelle défense ?
Marié et père d’un petit garçon de 5 ans, Hugo, André Vallini est donc depuis le 9 avril 2014, secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale. Il est notamment chargé de mettre en place la réduction du nombre de régions et la suppression des conseils départementaux, réformes présentées par Manuel Valls le 8 avril 2014 lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.
André Vallini va devoir quitter son poste de sénateur sous peu pour se concentrer sur la réduction du nombre de régions par deux d’ici à 2017 et la suppression des conseils départementaux à l'horizon 2021. Il est bien loin des responsabilités de ministre de la justice qu’il espérait tant.
Fanny Dassié