Les professionnels de l’hôtellerie ne sont pas contents du tout. Un amendement voté mercredi soir en première lecture à l’Assemblée Nationale a quintuplé la taxe de séjour pour les hôtels 3, 4 et 5 étoiles. Pour les trois-étoiles, elle passe de 1 euro à 5 €, et de 1,50 € à 8 € pour les quatre et cinq-étoiles. Le gouvernement fixera par décret le montant de la taxe selon les catégories d'hôtels. Le cas de Paris s’aggrave encore car à cette nouvelle taxe s’ajoute une taxe de séjour spécifique à l'Ile-de-France de 2 € par nuitée destinée à financer les transports en commun. Cette nouvelle taxe de séjour, qui serait instituée à partir du 1er septembre, permettrait de dégager environ 140 M€ par an, soit quasiment le montant de ressources nouvelles de 150 M€ d'euros que le gouvernement s'était engagé à trouver en signant en juillet 2013 un protocole de financement des transports en Ile-de-France.
Pourtant, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a jugé dans un communiqué « impératif de renoncer » à l’augmentation des taxes de séjour en regrettant leur adoption « sans concertation avec les professionnels ». De plus, Laurent Fabius a fait remarquer qu’elles sont « contradictoires avec l'engagement solennel pris par le président de la République et le Premier ministre de stopper l'alourdissement inconsidéré des taxes » et qu’elles « sont incohérentes avec le fait que les députés sont en train de procéder précisément à une étude d'ensemble de la fiscalité du tourisme ». Enfin le communiqué ajoute que « Pour Laurent Fabius, il est donc impératif de renoncer à ces hausses et de trouver d'autres pistes dans la suite de la discussion parlementaire ».
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
Les professionnels de l’hôtellerie mécontents (Le Monde)
La taxe de séjour (Service public)