Lundi soir, Paris a délaissé ses habits de capitale de l’amour pour revêtir ceux d’une ville prise d’assaut par une foule de près de 15 000 supporters, parmi lesquels plusieurs centaines d’éléments particulièrement violents. Vitrines brisées, arrestations, individus blessés et affrontements avec les forces de police ont été le lot de ce rassemblement censé célébrer l’obtention du 3ème titre de champion de France du Paris Saint-Germain (PSG).
De tels débordements n’ont pas manqué de provoquer une polémique sur le dispositif de sécurité mis en place à cette occasion par la préfecture et le ministère de l’Intérieur. A brûle-pourpoint, plusieurs élus de droite s’en sont pris au chef de l’hôtel Beauvau, qui, selon eux, porte une responsabilité personnelle dans ce « chaos ». Taxé d’ « amateurisme », Manuel Valls a même été exhorté à présenter sa démission, notamment par le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé. Claude Goasguen, député-maire du 16ème arrondissement, a également violemment fustigé l’action du ministre et son « incapacité » à contenir ces mouvements de violence. "Il n'était pas compliqué de prévoir dans l'après-midi que des bandes venaient pour casser", a commenté l’élu parisien.
Pour l’UMP, l’occasion était trop belle. Car Manuel Valls est, outre le patron du service de sécurité intérieure, une personnalité qui dérange. Le ministre demeure en effet l’un des seuls membres du gouvernement Ayrault dont la popularité reste au beau fixe comme le révèle un sondage de la Tns Sofres de 2012. Plusieurs qualités lui seraient particulièrement prêtées, parmi lesquelles la compétence (57%), l’autorité (60%), la sympathie (51%) et la proximité (50%).
Invité du journal de 20 heures de TF1 ce mardi, le ministre de l'Intérieur a cherché à étouffer les critiques en faisant montre de fermeté. Les «ultras et casseurs» sont les seuls responsables des dégradations a t-il asséné, avant de réclamer de la justice des «sanctions sévères», rapporte le Parisien.
Mathilde Leleu
Pour en savoir plus :
Sondage TNS Sofres : Les Français et Manuel Valls